14ème dimanche ordinaire

 

       Aujourd’hui, l’Évangile parle la mission des soixante-douze disciples que Jésus envoie en avant pour préparer son propre passage, un chiffre symbolisant l'universalité. 

 

      Jésus envoie ses missionnaires deux par deux. C'est comme une famille naissante. Au sein des familles, se vivent et s'expérimentent la paix, la miséricorde, le pardon et la consolation. Ils vont deux par deux et dans l'ambiance de paix qu'ils ont souci d'apporter, les envoyés auront l'occasion de nouer de nouvelles relations. Des relations de paix s'instaurent. Si la paix n'est pas acceptée, on s'en ira. Cela fait aussi partie du respect de la liberté de celui auquel s'adressent les porteurs de l'Évangile. 

      Il y a aujourd'hui un grand nombre de laïcs qui participent activement à la vie de l'Église. Ce sont des bénévoles qui donnent gratuitement leur temps, le meilleur d'eux-mêmes pour témoigner de la Bonne Nouvelle : ils sont membres des équipes paroissiales, ils organisent la catéchèse, la liturgie, accueillent les nouveaux venus, visitent les malades, aident gratuitement dans les hôpitaux, participent à des groupes de prière et de partage. Sans oublier tous ceux qui luttent pour la justice, se mettent au service des défavorisés, des sans-papiers, des prisonniers, des isolés. Sont-ils assez nombreux ? Non, bien sûr !  « La moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux », disait Jésus.  Dans un monde où on ne parle plus jamais de Dieu, de prière, où les fêtes sont de plus en plus des réjouissances profanes, témoigner de Jésus demande un certain courage. Il faut y donner de son temps, parfois se former pour être plus efficace, enfin ne pas craindre de se distancer de certaines pratiques qui heurtent parfois la conscience chrétienne. « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups », disait encore Jésus.  Mais il ajoutait après « Réjouissez-vous, car vos noms sont inscrits dans les cieux ». 

      Réjouissons-nous ! À plusieurs, nous abattrons plus d'ouvrage, nous raconterons plus de réussites, nous nous réjouirons davantage. Nous sommes les ouvriers d'aujourd'hui. Les nouveaux envoyés sont « autres » et apportent donc un sang neuf. Ils vont s'attaquer à un terrain neuf qui n'a pas encore été débroussaillé.  Oserons-nous donner suite à l'Évangile d'aujourd'hui ? Oserons-nous nous réjouir ? Ne nions pas des évidences ! Il y a plein d'urgences dans notre pays : « la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ». À qui pouvons-nous demander des ouvriers pour la moisson ? Prions ensemble Dieu de nous donner les ouvriers dont notre communauté a besoin pour y annoncer encore la paix, y manifester la miséricorde, y proposer la consolation. Où sont-ils donc ces ouvriers ? Oserons-nous les interpeller ? Les soutenir dans des projets audacieux ? 

      Notre Église a besoin de moissonneurs de foi, de moissonneurs d'espérance, de moissonneurs de solidarité. Car c'est Jésus le maître de tout cela, c'est lui qui se réjouit de voir mûrir les blés jusqu'à la fin du monde.