33ème dimanche ordinaire
Dieu nous a confié des biens, frères et sœurs. Et nous savons ce que veut dire avoir du bien, du bien matériel, ce qui est à nous, ce que nous avons hérité ou gagné. Nos biens ce sont aussi nos savoir-faire, nos connaissances, nos relations, toutes choses que nous pouvons appeler talents. Ces biens qui ont pour noms : miséricorde, pardon, accueil, don de soi, droiture, fidélité, paix, et compassion. Ils nous ont été confiés pour les faire fructifier selon nos propres capacités, à la mesure de nos propres possibilités, de nos responsabilités. Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi, à ne pas enterrer la Parole de Dieu. Elle suggère de faire circuler entre nous, dans nos relations et à travers toutes les situations concrètes, le peu que nous avons reçu. Avons-nous déjà gagné quelqu’un par notre foi ? Combien de personnes avons-nous encouragées à l'espérance ? Combien de gestes d'amour gratuits avons-nous pour les autres? Reprenons-nous le dialogue là où il y a rupture de communication, là où il y a des relations bloquées? Jésus nous donne en abondance son pain qu'il nous demande de multiplier nous-mêmes en invitant à sa table les sans-logis; allons dehors chercher des invités, les sans-travail. Jésus nous demande de faire connaître Dieu. Il dépend de nous de répandre la bonne nouvelle.
Ce ne sont pas nos biens récoltés au centuple qui intéressent le maître, mais nous, comme personne. Il veut nous offrir son bonheur à nous qui prenons le risque de le partager avec les autres. À nous qui pensons peut-être parfois ne rien pouvoir, ne rien valoir, Jésus nous dit que nous pouvons toujours nous associer à la peine de ceux qui pleurent, partager avec ceux qui sont plus mal chance que nous, nous dégager alors de nos esprits de jalousie, de rancune, de vengeance, porter la paix là où nous sommes et non la discorde.
La parabole parle aussi de la fin des temps. Paul écrit qu’il n’est pas nécessaire de discuter de délais ou de dates au sujet de la venue finale de Jésus ressuscité. Les premières communautés chrétiennes croyaient ce retour instantané. Mais il viendra comme un voleur dans la nuit, au moment où nous dormons, où nous y attendons le moins. Vivons en fils et en filles de lumière, à la fois calmes et vigilants, et avec le souci de faire multiplier les talents que Dieu nous a donnés et dont il nous demandera compte. Faisons fructifier les talents que Dieu nous a confiés pour faire grandir la vie du Royaume de Dieu au milieu de ce monde.
Chacun de nous est un trésor, chacun a une mission. Nous sommes invités à vivre notre vie maintenant à son service, de façon responsable, sans réserve, dans l'attente qu'un jour Jésus revienne. Ne restons surtout pas endormis, mais soyons vigilants en vivant comme des fils et des filles de la lumière dans le jour à venir. Voilà ce que nous rappelle saint Paul.
La parabole de Jésus nous invite à suivre les pas de ceux et celles qui nous ont précédés, ceux et celles qui ont contribué, à leur façon, à transformer le monde et à le rendre plus accessible à tous. Elle nous invite à cultiver notre désir de créer, de participer à l’œuvre de la création de Dieu, d’être des témoins de la présence de Jésus dans ce monde, car Jésus reviendra, c’est notre espérance.
La foi doit engendrer la foi, l’amour communiquer l’amour et l’espérance faire croître l’espérance. C’est une mission qui nous est donnée en toute confiance.
us savons ce que veut dire avoir du bien, du bien matériel, ce qui est à nous, ce que nous avons hérité ou gagné. Nos biens ce sont aussi nos savoir-faire, nos connaissances, nos relations, toutes choses que nous pouvons appeler talents. Ces biens qui ont pour noms : miséricorde, pardon, accueil, don de soi, droiture, fidélité, paix, et compassion. Ils nous ont été confiés pour les faire fructifier selon nos propres capacités, à la mesure de nos propres possibilités, de nos responsabilités. Cette parabole nous pousse à ne pas cacher notre foi, à ne pas enterrer la Parole de Dieu. Elle suggère de faire circuler entre nous, dans nos relations et à travers toutes les situations concrètes, le peu que nous avons reçu. Avons-nous déjà gagné quelqu’un par notre foi ? Combien de personnes avons-nous encouragées à l'espérance ? Combien de gestes d'amour gratuits avons-nous pour les autres? Reprenons-nous le dialogue là où il y a rupture de communication, là où il y a des relations bloquées? Jésus nous donne en abondance son pain qu'il nous demande de multiplier nous-mêmes en invitant à sa table les sans-logis; allons dehors chercher des invités, les sans-travail. Jésus nous demande de faire connaître Dieu. Il dépend de nous de répandre la bonne nouvelle.
Ce ne sont pas nos biens récoltés au centuple qui intéressent le maître, mais nous, comme personne. Il veut nous offrir son bonheur à nous qui prenons le risque de le partager avec les autres. À nous qui pensons peut-être parfois ne rien pouvoir, ne rien valoir, Jésus nous dit que nous pouvons toujours nous associer à la peine de ceux qui pleurent, partager avec ceux qui sont plus mal chance que nous, nous dégager alors de nos esprits de jalousie, de rancune, de vengeance, porter la paix là où nous sommes et non la discorde.
La parabole parle aussi de la fin des temps. Paul écrit qu’il n’est pas nécessaire de discuter de délais ou de dates au sujet de la venue finale de Jésus ressuscité. Les premières communautés chrétiennes croyaient ce retour instantané. Mais il viendra comme un voleur dans la nuit, au moment où nous dormons, où nous y attendons le moins. Vivons en fils et en filles de lumière, à la fois calmes et vigilants, et avec le souci de faire multiplier les talents que Dieu nous a donnés et dont il nous demandera compte. Faisons fructifier les talents que Dieu nous a confiés pour faire grandir la vie du Royaume de Dieu au milieu de ce monde.
Chacun de nous est un trésor, chacun a une mission. Nous sommes invités à vivre notre vie maintenant à son service, de façon responsable, sans réserve, dans l'attente qu'un jour Jésus revienne. Ne restons surtout pas endormis, mais soyons vigilants en vivant comme des fils et des filles de la lumière dans le jour à venir. Voilà ce que nous rappelle saint Paul.
La parabole de Jésus nous invite à suivre les pas de ceux et celles qui nous ont précédés, ceux et celles qui ont contribué, à leur façon, à transformer le monde et à le rendre plus accessible à tous. Elle nous invite à cultiver notre désir de créer, de participer à l’œuvre de la création de Dieu, d’être des témoins de la présence de Jésus dans ce monde, car Jésus reviendra, c’est notre espérance.
La foi doit alors engendrer la foi, l’amour communiquer l’amour et l’espérance faire croître l’espérance. C’est une mission qui nous est donnée en toute confiance.
Homélie de Mgr Hubert HERBRETEAU pour l’Ascension à la basilique Notre Dame à Bon Encontre, le jeudi 26 mai 2022 Ac 1, 1-11 ; Ps 46 ; He 9, 24-28 et 10.19-23 ; Lc 24, 46-53
Chers amis, frères et sœurs, La fête de l’Ascension du Christ est intimement liée à celle de la résurrection. Pour nous chrétiens, ces deux fêtes nous conduisent à rendre témoignage de Jésus ressuscité avec fierté, ferveur, joie profonde. Nous ne sommes pas abandonnés au bord de la route. Dans notre monde si troublé par toutes sortes de crises (sanitaire, économique, sociale, écologique, politique), Jésus reste présent et nous promet l’Esprit Saint, comme aux apôtres : « Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre. » Avons-nous conscience de cette force, de cet envoi en mission, de cette assurance ? De quoi devons-nous témoigner dans la société, en tant que chrétien ? Je voudrais souligner trois attitudes chrétiennes : la paix, le bon plaisir de la Vierge Marie (en particulier en récitant le chapelet), l’espérance.
Je vous donne ma paix
La paix tout d’abord. Dans les évangiles, à la résurrection, Jésus dit à ses apôtres : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » Notons le possessif : « Ma paix » ! C’est la paix du Christ qui nous est offerte. De quelle manière la recevons-nous et en vivons-nous ? Je suis étonné qu’en ce moment l’expression employée abondamment par les médias est « gagner la guerre ». Qui de Poutine ou de l’Ukraine va gagner la guerre ? Ne devrait-on pas plutôt se demander : « Qui va gagner la paix ? » Entrer en guerre conduit à énumérer les engins de guerre ou les formes de guerres : chars, missiles, armes chimiques, guerre nucléaire… Entrer en paix suppose une spiritualité de la paix, une éducation à la paix. Cette seconde expression a de la peine à convaincre. Jésus nous donne sa paix. Il se présente à ses apôtres à la Résurrection en disant : « La paix soit avec vous ! »
Entrer en guerre conduit à énumérer les engins de guerre ou les formes de guerres : chars, missiles, armes chimiques, guerre nucléaire… Entrer en paix suppose une spiritualité de la paix, une éducation à la paix. Cette seconde expression a de la peine à convaincre. Jésus nous donne sa paix. Il se présente à ses apôtres à la Résurrection en disant : « La paix soit avec vous ! » C’est à la fois un constat et un souhait. Jésus avait auparavant prononcé la Béatitude : « Heureux les artisans de paix ! » Béatitude à mettre en relation avec les autres Béatitudes : « Heureux les pauvres de cœur » ; Heureux les doux ! » ; « Heureux les assoiffés de justice » ; « Heureux les miséricordieux ».
Faire ce qui plaît à la Vierge Marie
La fête de l’Ascension est célébrée au moment où commencent les premières chaleurs et où la nature végétale se déploie pour le plaisir de nos yeux. Je pense à un dicton parmi les plus connus et que l’on se transmet de génération en génération : « En avril, ne te découvre pas d’un fil. En mai, fais ce qu’il te plaît ». Ce dicton fait partie d’une famille de dictons concernant la météo, en bonne compagnie avec celui de la pluie de la saint Médard. On cite aussi : « Quand le merle chante en mai, avril est fini ». Les saints de glace : saint Servais, Mamert et Pancrace, fêtés le 13 mai, sont également incontournables. « En avril, ne te découvre pas d’un fil. En mai fais ce qu’il te plaît » est un dicton qui invite à la prudence compte tenu du caractère imprévisible du climat. Ce dicton signifie que nous ne sommes pas totalement à l’abri des gelées et des intempéries, en avril et au début de mai. À partir des saints de glace, le 13 mai, il est devenu possible de faire ce qu’il nous plaît, conformément au dicton. Pour ceux qui aiment et vénèrent la Vierge Marie, la date du 13 mai n’est pas non plus une date comme une autre : c’est le jour que choisit la Mère de Dieu pour rendre visite à Fatima, au Portugal, en 1917, au moment de la première guerre mondiale. Marie, dans ses apparitions à trois petits bergers, insiste beaucoup sur la prière du chapelet. La 1ère apparition ne fait pas exception. En effet, la belle dame leur commande : « Dites un chapelet tous les jours pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre. » Prier pour la paix, c’est la volonté de la Vierge Marie. La demande de la Vierge Marie de prier pour la paix n’est pas une option. Les petits bergers vont comprendre tout de suite et vivre un chemin de prière et de pénitence qui est un véritable exemple pour nous. Nous voyons bien que les enfants de Fatima, bien jeunes encore, vont changer de vie pour plaire à la Vierge et ajuster leur volonté à celle de Dieu. Désormais, ils ne vont pas faire ce qui leur plaît, mais ce qui plaît, à elle, qui est au ciel. Nous pourrions nous aussi modifier quelque peu le dicton. Ce n’est plus « En mai, fais ce qu’il te plaît, » mais « En mai, fait ce qui lui plaît, à Elle, la Vierge Marie ! En mai, fais ce qui lui plaît est le dicton que nous devons suivre en ce mois de pèlerinage.
L’espérance chrétienne
Message de paix, désir de faire ce qui plaît à la Vierge Marie, et aussi attitude d’espérance. Voilà la grande affirmation de cette fête de l’Ascension, au moment où Jésus quitte ses Apôtres. Pour nous, les chrétiens ce qui nous fonde notre espérance c’est la promesse de Jésus de rester présent au cœur de nos vies, de nos choix et de nos décisions. Il est significatif de constater que Jésus s’adresse à ses Apôtres, au moment de l’Ascension, en les invitant à la patience. Cela se passe au cours d’un repas en mémoire de Jésus ressuscité, au cours de l’Eucharistie. Jésus donne l’ordre à ses apôtres de ne pas quitter Jérusalem et d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Cette, promesse, c’est l’envoi de l’Esprit Saint : « Moi je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. » Au cours du repas eucharistique où le Christ se donne à nous, en ce jour de l’Ascension, redisons que le monde est grand parce que c’est le monde que Dieu aime. Nous sommes invités à en témoigner chaque jour davantage. Comme vous tous, je suis préoccupé par la guerre en Ukraine. Il est question de guerre nucléaire, de guerre mondiale. Je vous invite à prier pour la paix dans notre Europe et ailleurs dans d’autres pays du monde (Mali, Birmanie, etc.). La paix commence chez nous par des petits gestes vis-à-vis de nos voisins, au sein de nos familles. Le Christ est notre paix. Cette paix que nous demandons dans la liturgie est don de Dieu. Amen.
Mgr Hubert HERBRETEAU Basilique Notre Dame à Bon Encontre, le jeudi 26 mai 2022